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Conseils de Flaubert à un écrivain

il faut toujours écrire, quand on en a envie

argoul

A un romancier amateur dont la postérité n’a pas retenu les œuvres, Gustave Flaubert écrit de Paris, le 15 janvier 1870 : « Vous me demandez de vous répondre franchement à cette question : ‘Dois-je continuer à faire des romans ?’ Or, voici mon opinion : il faut toujours écrire, quand on en a envie. Nos contemporains (pas plus que nous-mêmes) ne savent ce qui restera de nos œuvres. Voltaire ne se doutait pas que le plus immortel de ses ouvrages était ‘Candide’. Il n’y a jamais eu de grands hommes, vivants. C’est la postérité qui les fait. – Donc travaillons si le cœur nous en dit, si nous sentons que la vocation nous entraîne » (lettre à Léon de Saint-Valéry, p.154).

Rares sont ceux qui vivent de leurs œuvres (éditeur et marketing prennent la plus grosse part) – et ceux qui en vivent passent rarement leur siècle. Le génie…

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Tournier, Spinoza et la littérature jeunesse #lacauselit

Ecrire n’importe quoi n’est pas très difficile. On peut même traîner en longueurs ennuyeuses. Les contes sont souvent tristes. La langueur les plombent et les lecteurs plongent, injustement contristés. Michel Tournier, écrivain soi-disant tardif, prend du temps pour écrire. Du long, bien connu. Du court, et même très court.Avec Pierrot, on est contristé. Ça ne peut plus durer. Ça ne va pas durer. Parce que c’est dans la dure durée que toute vie change vite de modes. En 40 pages moins les images, à peine 20 pages, Michel Tournier nous initie, dès l’âge de 8 ans, à Spinoza. Tout simplement. Tournier l’a signalé. Plusieurs fois. En plusieurs endroits. Non sans fierté ou fausse modestie. En quelques phrases, le mythe de Pierrot la lune est élucidé et, dans le même temps, l’Ethique de Spinoza frappe comme un éclair.

Spinoza n’est pas plaqué sur le conte pour le raccourcir. L’éthique est (re)découverte par le traitement que Tournier opère à la chanson. Et c’est le raccourci, balai de sorcière, qui renvoie à Spinoza tout entier. Tournier prend Pierrot au pied du four de sa boulangerie nocturne. La pâte est posée, la Substance repose. Le mode de vie de Pierrot est tout entier à la pâte. Pierrot n’est pas la Substance mais déjà, il est installé à l’orée divine. C’est sa chance : il sent et expérimente qu’il est éternel. A condition de persévérer dans son être. Ce qu’il semble condamné à faire : pétrir ou périr.

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Tournier Spinoza
http://www.lacauselitteraire.fr/pierrot-ou-les-secrets-de-la-nuit-michel-tournier